Entre octobre 2015 et juin 2018, la Dre Margo Pearce a rencontré des personnes autochtones vivant avec le VHC pour comprendre ce qui peut être fait pour mieux soutenir et faciliter l’accès des peuples autochtones au traitement.
Les données canadiennes démontrent que la population autochtone est touchée de manière disproportionnée par le VHC avec un taux d’incidence de 4,7 fois plus élevé que la population non-autochtones. L’objectif de cette sous-étude était de façonner le développement de programmes de décolonisation du VHC en proposant des recommandations pragmatiques basées sur les expériences vécues par les personnes autochtones vivant avec ou traités pour le VHC et les perspectives des fournisseurs de soins de santé en lien avec le traitement du VHC.
La Dre Pearce a interviewé 45 personnes du Cedar Project et de la CCC, ainsi que 10 fournisseurs de soins de santé pour le traitement du VHC. Les entrevues ont eu lieu à Vancouver, Prince George, Sudbury et Regina.

Trois thèmes généraux et interdépendants ont émergé des données recueillies :

    • 1) Comprendre la colonisation comme un déterminant social de la santé et du bien-être chez les autochtones vivant avec le VHC
          • Comprendre que les disparités en matière de santé qui affectent les communautés autochtones découlent de la colonisation et des effets continus des pensionnats et des systèmes de placements au sein de famille d’accueil. La colonisation a alimenté le racisme systémique, la stigmatisation et la discrimination envers les communautés autochtones et a causé un stress incessant parmi les peuples autochtones.
    • 2) Traitez-nous avec respect : créer et maintenir la confiance dans la relation médecin-patient
          • Les relations patient-médecins étaient perçues comme respectueuses, irrespectueuses et un mélange des deux. Les relations respectueuses avec les médecins comprenaient une authenticité et une cohérence en ce qui concerne le respect, l’acceptation de la consommation de substances, le soutien du bien-être général et le droit à l’autodétermination (p. ex., faire participer les patients autochtones à chaque étape de leur traitement contre le VHC et défendre leurs droits dans les cas de stigmatisation et de discrimination provenant d’autres professionnels de soins de santé). Les relations irrespectueuses avec les médecins consistaient en un manque de compréhension de la colonisation et de la violence systémique en tant que déterminants de la santé, et des attitudes et actions dangereuses (par exemple, refus délibéré de traitement et jugements paternalistes).
    • 3) Identifier, construire et renforcer les cercles de soins
          • Intégrer la guérison et la culture autochtones aux fondements des soins cliniques du VHC en offrant des personnes et des ressources utiles (p. ex., Aîné.e.s et navigateurs autochtones) pour aider les personnes autochtones touchées par le VHC à surmonter les défis de santé et les obstacles systémiques aux soins de santé, y compris le traitement et la guérison du VHC.

Des analyses de ces entrevues ont été présentées lors de la conférence de l’Association canadienne de recherche sur le VIH (ACRV) en 2018 et 2019 par Dre Pearce et Kate Jongbloed. Le manuscrit a été publié dans l’International Journal of Drug Policy. L’article se retrouve ici (en anglais): https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31525640/ 

 

Un mot du Dr Pearce – « Je tiens à remercier le personnel de coordination de l’étude et le personnel de chaque site pour le soutien dans ce travail ».